Les start-up viennent de Mars, les grandes entreprises viennent de Venus

Roald Sieberath
LeanSquare
Published in
2 min readDec 16, 2020

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Start-up et grandes entreprises viennent de mondes différents parfois difficiles à concilier. Mais les mentalités évoluent et la place des start-up dans l’économie actuelle a bien évolué durant ces dernières années.

Innover à la façon des start-up, voire “de façon disruptive”, c’est devenu de plus en plus un mantra que l’on répète dans les grandes entreprises. J’ai connu l’époque, il y a 10 ans et plus, où les grandes entreprises avaient plutôt tendance à snober les start-up. Trop petites, peu financées, on ne les prend pas au sérieux. “Ils n’ont que 3 ingénieurs, notre département R&D en compte 300… comment pourraient-ils lutter ?”

Mais ça a bien changé. On réalise enfin chez nous, en Belgique, en Europe, qu’une start-up (en tout cas, une parmi les douées), ça peut changer les règles du jeu d’une industrie, et, en conséquence, grandir extrêmement vite.

Les États-Unis, avec la Silicon Valley, l’ont observé et vécu depuis longtemps : Apple, Google, Facebook… ont été des start-up, et sont des colosses aujourd’hui. Plus récents encore, Uber et AirBnb auront une influence durable sur notre façon d’envisager les déplacements et le logement en vacances.

Les grands groupes (les fameux corporates) suivent cela avec un intérêt grandissant : ils voudraient innover leur business à la façon des start-up. C’est le vaste sujet du corporate venturing, en plein essor.

Il existe des exemples, de rencontres fructueuses entre l’agilité et la créativité des start-up et la capacité à organiser et diffuser des corporates. Malheureusement, c’est souvent une relation qui se manque. Les start-up viennent de Mars, et les grandes entreprises viennent de Venus… Ce sont des mondes différents, avec un langage et une culture d’entreprise différente.

La base du management dans une grande entreprise, c’est de contrôler le risque : par des plans, des projections, des contrats. Là où la start-up se met volontairement en position de risque, en cherchant des business models incertains, par l’exploration, et l’itération.

La réussite d’une relation startup — corporate, encore bien plus qu’une question de technologie, ou d’intérêts financiers, est une question de culture et de compréhension mutuelle des besoins et des attentes de l’autre.

La réussite est au prix de cette adaptation.

Cette chronique a été publiée dans La Libre Eco le 14/12/2020 sous une forme allongée.

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Roald Sieberath
LeanSquare

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